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Marx critique de l’idéalisme de Proudhon

Économie Philosophie

03 Déc 2024

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Note de lecture de : 

Karl Marx, Misère de la philosophie, 1963 [1847], in Œuvres. I. Economie I, Paris, Editions Gallimard, Coll. « Bibliothèque de la Pléiade », édition présentée et commentée par Maximilien Rubel, p.1-136.

Dans la période mouvementée des années 1840 (polémiques intellectuelles, conflits avec les autorités..), Marx propose au célèbre penseur socialiste français Proudhon de collaborer à un réseau de correspondance ouvrier à l’échelle européenne, mais ce dernier refuse : selon le commentateur M. Rubel, Marx est alors déçu et humilié. Après avoir admis et reconnu l’influence de Proudhon, Marx portera alors un regard critique sur le travail de ce dernier. Il publie Misère de la philosophie en 1847, en réponse au livre de Proudhon Philosophie de la misère publié l’année précédente.

Dans ce livre, Marx justifie sa démarche en disant vouloir attaquer l’idéalisme de Proudhon en matière de philosophie et d’économie politique, cela non sans ironie, comparant le socialiste français à un « prophète » qui arrache à Dieu ses mystères… Dans une première partie, Marx critique la démarche économique de Proudhon, et dans une seconde partie, sa démarche philosophique et ses positions politiques.

Chapitre premier. Une découverte scientifique (p.9)

§1 Opposition de la valeur d’utilité et de la valeur d’échange p.9

Marx critique la « méthode historique » de Proudhon, qui présuppose la valeur d’échange puisqu’il estime que l’individu a du faire appel à d’autres pour échanger, dans le cadre d’une division du travail. Proudhon nie ainsi le fait que « l’échange a son histoire » (p.11).

Proudhon présente le rapport entre valeur d’échange et valeur d’usage comme une « antithèse » philosophique (p.16) mais c’est parce qu’il en a une vision conceptuelle, et « fait abstraction » de la demande et des comportements des producteurs (p.15).

Les raisonnements de Proudhon reposent sur une « abstraction futile » (p.17), et sur les « qualités purement métaphysiques » qu’il attribue au consommateur et producteur : ces deux acteurs ne sont pas libres (p.18). Les « besoins » eux-mêmes et les modalités de consommation sont déterminés par la position occupée dans « l’organisation sociale », voire par la production elle-même (p.18-19). Producteur et  consommateur ne sont pas des « chevaliers du libre-arbitre » (p.20).

§2 La valeur constituée ou la valeur synthétique p.20

Proudhon s’attribue la découverte de la « valeur constituée » comme découlant du temps de travail nécessaire à la production : Marx le contredit en commentant Ricardo pour montrer que ce dernier a une théorie plus ancienne et plus scientifique (p.25). Même si Ricardo a l’air cynique, en fait c’est le système économique qui l’est, plus que les économistes : « le cynisme est dans les choses et non dans les mots qui expriment les choses », fait observer Marx (p.26). C’est pourquoi le « prix naturel » du travail c’est tout d’abord le salaire minimum à l’entretien des ouvriers.

En outre, pour comparer des journées de travail, il faut prendre comme étalon une journée de « travail simple », c’est-à-dire le travail tel que l’engendre l’industrie, où les machines imposent le rythme et où c’est la quantité qui commande : « le temps est tout, l’homme n’est plus rien ; il est tout au plus la carcasse du temps. Il n’y est plus question de la qualité. La quantité seule décide de tout (…) » (p.29). Proudhon approfondit des confusions et erreurs d’A. Smith en prenant pour mesure de la valeur, la valeur du travail (salaire) et non le temps de travail, et en ne considérant pas complètement le travail comme une marchandise.

La loi de « proportionnalité » entre offre et demande telle qu’énoncée par Proudhon est elle aussi erroné : la société et le progrès sont réglés par « l’antagonisme » entre les classes, qui influence la production du luxe. On ne produit pas du luxe une fois que tous les autres besoins sont satisfaits. Certains produits qu’on peut dire superflus sont mêmes plus faciles à produire que les biens essentiels. L’usage des produits est déterminé par la position des consommateurs dans l’antagonisme des classes (l’exemple de l’eau de vie montre bien que ce produit se répand parce qu’il n’est pas cher : usage et utilité doivent être distingués, p.35-37).

Il faut donc aller plus loin : la valeur d’une chose est déterminée par « le minimum de temps » nécessaire à la production car lorsqu’on produit plus vite, on dévalue les choses produites plus lentement auparavant. Les monopoles s’étendent alors car les produits moins chers remplacent tout (p.39-40).

On peut en conclure que la « proportionnalité » (ou équilibre) entre offre et demande n’existe plus depuis longtemps, et ce d’autant plus depuis l’avènement de l’industrie et « son cortège de misère et d’anarchie » (p.42).

§3 Application de la loi de proportionnalité des valeurs p.51

a. La monnaie, p.51

Proudhon ne prend l’or et l’argent que comme « monnaies » et non comme marchandises. Ce faisant il « suppose » la monnaie, ne la déconstruit pas. Il ne voit pas que « la monnaie ce n’est pas une chose, c’est un rapport social », dont la forme est déterminée par le mode de production. La question est précisément de savoir pourquoi et comment l’or et l’argent sont devenues des monnaies, et pas d’autres marchandises (p.53), et comment est déterminée leur valeur. Contrairement à ce qu’avance Proudon ce ne sont pas les souverains qui déterminent ces faits, mais le fonctionnement économique : « (…) La législation tant politique que civile ne fait que prononcer, verbaliser le vouloir des rapports économiques » (p.55). En d’autres termes, « le commerce est plus souverain que le souverain » (p.57). Ainsi, l’or et l’argent s’imposent parce que la production nécessite un étalon, un « agent universel d’échange », tandis que « le droit n’est que la reconnaissance officielle du fait » (p.58).

L’excédent de travail p.61

 Proudhon souhaite appliquer sa loi de proportionnalité à l’accroissement de la valeur et de la productivité, en usant d’une « fiction » de la société personnifiée. Marx pointe des erreurs de calcul puis critique sa fable économique et son approche abstraite de la société : ce sont les antagonismes de classes qui poussent à l’évolution de la production, « effacez ces rapports et vous aurez anéanti la société » (p.70).

Chapitre II La métaphysique de l’économie politique (p.73)

§1 La méthode, p.73

Après avoir commenté l’approche économique de Proudhon, Marx va chercher à commenter sa méthode philosophique, inspirée de Hegel. Il va pour cela formuler sept observations.

                               Première observation, p.74

Selon Marx, Proudhon travaille surtout sur les catégories et concepts des économistes, et non sur le réel socio-économique, en s’inspirant de la dialectique hégélienne. Il rappelle le « mouvement  dialectique » (p.77) qui engendre surtout le fait que « toute chose, en dernière abstraction, car il y a abstraction et non pas analyse, se présente à l’état de catégorie logique » (p.75). Les métaphysiciens qui font ces abstractions – et non ces analyses – se rapprochent des chrétiens, sauf que ces derniers n’ont qu’une seule incarnation du « Logos ». À force d’abstractions, on en arrive au « mouvement purement formel » qui est selon Hegel la « méthode absolue » (p.76-77). Au final, « pour Hegel, tout ce qui s’est passé et ce qui se passe encore est tout juste ce qui se passe dans son propre raisonnement. Ainsi, la philosophie de l’histoire n’est plus que l’histoire de la philosophie, de sa philosophie à lui » (p.78).

                               Deuxième observation, p.78

Proudhon prend « les choses à l’envers » et voit dans le réel l’incarnation des « principes » et « catégories » de la dialectique. Il ne semble pas comprendre que les rapports sociaux ne sont pas des catégories abstraites et immuables : ils évoluent avec le « mode de production », la manière qu’ont les gens de « gagner leur vie ». C’est même le mode de production et les rapports sociaux qui créent « les principes, les idées, les catégories », qui sont donc des « produits historiques et transitoires » (voir L’idéologie allemande).

                               Troisième observation, p.79

Dans la logique de Proudhon les rapports de production et les catégories se succèdent les uns aux autres alors que « les rapports de production de toute société forment un tout » et « coexistent simultanément ».

                               Quatrième observation, p.80

« Proudhon n’a de la dialectique de Hegel que le langage » car il se contente d’opposer le positif et le négatif pour tenter de garder le « bon » côté des choses. Marx évoque « l’esclavage direct » et se demande comment Proudhon va dégager le « bon » côté de cette catégorie fondatrice de la « grande industrie » (p.80-81)…

« Les peuples modernes n’ont su que déguiser l’esclavage dans leur propre pays, ils l’ont imposé sans déguisement au nouveau monde » (p.81).

                               Cinquième observation, p.82

Si l’on étudie la succession des principes et catégories dans l’histoire, on est forcé d’en arriver à faire l’histoire des conditions réelles, modes de production, etc. Ce que Proudhon ne fait pas.

                               Sixième observation, p.84

En n’utilisant que des catégories abstraites contenues dans la « raison humaine » en développement, on annule l’histoire : plus rien n’advient. Cette « raison » ou « génie social » est le seul et véritable mouvement de l’histoire que Proudhon étudie. Cette évolution se fait selon un dessein déterminé, qui serait l’égalité : la « raison humaine » dépasse ses contradictions en posant les hypothèses vers ce but. Pour Marx il s’agit d’une « Providence », d’un « but providentiel » qui dans les faits n’explique rien. Ce n’est pas une manière pertinente de faire de l’histoire.

                               Septième et dernière observation, p.88

Les économistes naturalisent l’ordre bourgeois comme si l’artifice n’appartenait qu’au passé : « il y a eu de l’histoire, mais il n’y en a plus », si on les suit… (p.89). Marx montre qu’au contraire l’antagonisme des classes existe depuis la féodalité, et se poursuit sous d’autres formes avec l’émergence de la bourgeoisie moderne. Le « caractère antagoniste » de celle-ci s’aperçoit dans la constitution d’une nouvelle classe prolétarienne en son sein avec la croissance de la misère :

« de jour en jour, il devient donc plus clair que les rapports de production dans lesquels se meut la bourgeoisie n’ont pas un caractère un, un caractère simple, mais un caractère de duplicité ; que dans les mêmes rapports dans lesquels se produit la richesse, la misère se produit aussi ; que dans les mêmes rapports dans lesquels il y a développement des forces productives, il y a une force productrice de répression » (p.90).

Des économistes « fatalistes » expliquent cet ordre bourgeois, mais il y a aussi une « école humanitaire » qui cherche à pallier ces « contrastes réels » et se préoccupe du sort des ouvriers ; ainsi qu’une « école philanthropique » qui elle refuse « la nécessité de l’antagonisme » et cherche à « faire de tous les hommes des bourgeois » (p.92). Les communistes et socialistes sont des utopistes tant que le prolétariat n’est pas conscient de la situation, tant qu’« ils ne voient dans la misère que la misère, sans y voir le côté révolutionnaire, subversif (…) » (p.93). Proudhon cherche à mêler dialectiquement les économistes et les socialistes mais il échoue et reste « balloté constamment entre le capital et le travail » (p.93).

§2 La division du travail et les machines, p.93

Proudhon a une approche abstraite de la division du travail, il pose celle-ci comme principe sans tenir compte des contextes historiques : « l’étendue du marché, sa physionomie donnent à la division du travail aux différentes époques une physionomie, un caractère qu’il serait difficile de déduire du seul mot diviser, de l’idée, de la catégorie » (p.95). Proudhon ne lit pas correctement ni l’histoire ni les économistes, selon Marx, qui rappelle :

« le travail s’organise, se divise autrement selon les instruments dont il dispose. Le moulin à bras suppose une autre division du travail que le moulin à vapeur. C’est donc heurter de front l’histoire que de vouloir commencer par la division du travail en général, pour en venir ensuite à un instrument spécifique de production, les machines. Les machines ne sont pas plus une catégorie économique, que ne saurait l’être le bœuf qui traîne la charrue. Les machines ne sont qu’une force productive. L’atelier moderne, qui repose sur l’application des machines, est un rapport social de production, une catégorie économique » (p.99).

Du fait de la « libre concurrence » il faudrait plutôt considérer que la division du travail et « l’autorité » dans l’atelier et dans la société en général sont en « raison inverse ». La société n’est pas dirigée par un maître mais l’atelier, si (p.101). C’est la découverte de l’Amérique et l’essor du commerce qui ont engendré les transformations sociales et économiques préparant l’avènement de l’atelier, ainsi que le « vagabondage presque universel », et l’exode rural, aux XVe et XVIe siècles. La manufacture vient donc du commerce capitaliste et non des anciennes corporations (p.102-103). Et c’est précisément par la concentration des travailleurs que les manufactures sont apparues, puis la division du travail et non l’inverse, comme a l’air de dire Proudhon :

« L’accumulation et la concentration d’instruments et de travailleurs précéda le développement de la division du travail dans l’intérieur de l’atelier. Une manufacture consistait beaucoup plus dans la réunion de beaucoup de travailleurs et de beaucoup de métiers dans un seul endroit, que dans l’analyse des travaux et dans l’adaptation d’un ouvrier spécial à une tâche très simple. L’utilité d’un atelier  consistait bien moins dans la division du travail proprement dite, que dans cette circonstance qu’on travaillait sur une plus grande échelle, qu’on épargnait beaucoup de faux frais, etc. » (p.103).

Ainsi, « le développement de la division du travail suppose la réunion des travailleurs dans un atelier (…) Mais une fois les hommes et instruments réunis, la division du travail telle qu’elle existait sous la forme des corporations se reproduirait, se reflèterait nécessairement dans l’intérieur de l’atelier » (p.103). Plus spécifiquement, ce sont la concentration des « machines » (elles-mêmes « réunion des instruments de travail ») qui engendrent la division du travail : « À mesure que la concentration des instruments se développe, la division se développe aussi et vice-versa. Voilà ce qui fait que toute grande invention dans la mécanique est suivie d’une plus grande division du travail, et chaque accroissement dans la division du travail amène à son tour, de nouvelles inventions mécaniques » (p.104). Vu l’impact des « ateliers automatiques » (travail des enfants, refus des machines par les ouvriers…), on ne peut pas parler de « but providentiel » ou « philanthropique » dans leur avènement, comme le considère Proudhon – qui semble bien avoir la corporation médiévale comme idéal – car l’introduction des machines accentue la division du travail dans la société et dans l’atelier, elle la simplifie même, elle réunit le capital : « l’homme a été dépecé davantage » (p.106).

§3 La concurrence et le monopole, p.109

Proudhon valorise la concurrence, qu’il assimile à une « émulation industrielle » (productive). Marx considère qu’il n’y a qu’une « émulation commerciale » derrière ces catégories, c’est-à-dire la recherche de profits (p.110-111). La concurrence ne peut être dépassée par simples « ordonnances », elle suit l’évolution des conditions historiques : « l’histoire toute entière n’est qu’une transformation de la nature humaine » (p.111). Proudhon a plutôt tendance à constituer la concurrence comme une catégorie intrinsèque de l’esprit humain et déplore que les socialistes la critiquent… Marx nuance ces thèses et restitue l’analyse du « vilain côté » de la concurrence que fait Proudhon : on voit qu’elle est destructrice, et qu’elle est liée aux différentes formes de monopoles (p.114-116).

§4 La propriété et la rente, p.118

La propriété se définit historiquement, et non abstraitement : Proudhon s’y prend mal. Il spécule sur l’origine de la rente, alors que la valeur ne se détermine pas de la même manière dans l’industrie manufacturière et dans « l’industrie agricole » par exemple. La rente n’est en effet possible que par la marchandisation des terres et de leurs produits : elle arrache les hommes à « la nature » (p.123). Il n’y a donc pas de « but providentiel » qui influence l’émergence de la rente, c’est le progrès technique, chimique, et les rapports sociaux qui influent notre rapport à la terre : « la fertilité n’est pas une qualité aussi naturelle qu’on pourrait bien le croire : elle se rattache intimement aux rapports sociaux actuels », aux forces productives capables d’engendrer cette fertilité, notamment (p.125). La terre comme capital n’est pas la terre envisagée par Proudhon : « la terre, en tant qu’elle donne un intérêt, est la terre capital, et, comme terre capital, elle ne donne pas une rente, elle ne constitue pas la propriété foncière. La rente résulte des rapports sociaux dans lesquels l’exploitation se fait. Elle ne saurait pas résulter de la nature plus ou moins dure, plus ou moins durable de la terre. La rente provient de la société et non pas du sol » (p.128).

§5 Les grèves et les coalitions des ouvriers, p.128

Proudhon estime que des grèves et coalitions revendiquant des hausses de salaires engendreraient une hausse des prix généralisée. Marx nie ce raisonnement : les grèves n’aboutissent pas à des « disettes », ce sont les capitalistes qui remplacent le travail humain par des machines dès qu’ils peuvent. Les économistes et les socialistes s’en prennent donc aux « coalitions », pas pour les mêmes raisons, mais parce qu’elles désavantagent économiquement les ouvriers.

Pourtant, les coalitions se sont développées malgré tout, fait observer Marx. Elles sont en effet une des premières formes d’association et même de « résistance » des ouvriers, et pour cela elles n’ont pas qu’une fonction économique mais aussi et surtout « politique » : elles permettent de dépasser la « concurrence » entre ouvriers par la « résistance » et de la diriger contre les capitalistes (p.134). C’est d’ailleurs ainsi que se développe la « lutte de classe à classe », qui est une lutte politique : « les conditions économiques avaient d’abord transformé la masse du pays en travailleurs. La domination du capital a créé à cette masse une situation commune, des intérêts communs. Ainsi cette masse est déjà une classe vis-à-vis du capital, mais pas encore pour elle-même. Dans la lutte, dont nous n’avons signalé que quelques phases, cette masse se réunit, elle se constitue en classe pour elle-même. Les intérêts qu’elle défend deviennent des intérêts de classe. Mais la lutte de classe à classe est une lutte politique » (p.135). La bourgeoisie elle-même s’est constituée dans l’Ancien Régime et a renversé la monarchie en s’organisant en coalitions (p.135). Il n’est pour autant pas dit que le prolétariat, en s’émancipant, reproduise un « nouveau pouvoir politique » comme l’a fait la bourgeoisie, car il visera à une « association » qui détruira les classes, leur antagonismes, et tout « pouvoir politique », « puisque le pouvoir politique est précisément le résumé officiel de l’antagonisme dans la société civile » (p.135-136). L’antagonisme entre prolétariat et bourgeoisie est à la fois « mouvement social » et « mouvement politique » qui aboutira à la « révolution totale » : « faut-il s’étonner qu’une société, fondée sur l’opposition des classes, aboutisse à la contradiction brutale, à un choc de corps à corps comme dernier dénouement ? (…) » (p.136).

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