Le travail social indépendant : libération ou libéralisation ?
(…) Le champ du travail social a commencé à se reconfigurer dans le dernier quart du XXème siècle, alors qu’il commençait à subir la montée du néolibéralisme dans l’appareil d’État. Au nom de l’indépendance du travail social, de nombreux professionnels en ont alors appelé à un renforcement de l’ « État-Providence » pour protéger leurs secteurs de la loi marchande du plus fort. D’autres, en revanche, dénoncent le fait que « l’art de la surveillance apparaît comme la voie la plus « moderne » du pouvoir », les actes et les populations étant de plus en plus soumis au contrôle du panoptique gestionnaire sur lequel s’échafaude l’appareil d’État contemporain. D‘autres professionnels encore tentent de déserter tout rapport de subordination salariale en expérimentant différentes formes de travail social indépendant. Mais ce que révèlent ces différentes positions, c’est que tous et toutes ont une exigence principale : travailler avec l’autonomie adéquate pour soutenir les personnes accompagnées dans le développement de la leur. Tous et toutes cherchent un modèle plus émancipateur d’activité, qui puisse pallier aux défauts des différents encadrements du travail social.
20 Août 2020